L’intrapreneuriat ou comment stimuler le développement des entreprises ?

Mise à jour février 2020

L’intrapreneuriat ou l’innovation collaborative n’est pas un concept nouveau. Il remonte aux années 70 et connait pourtant un vif intérêt ces dernières années. L’intrapreneuriat est en effet vu comme un moyen de stimuler le développement des entreprises. Cerfrance Gironde vous explique de quelle manière un concept né il y a une quarantaine d’années révolutionne la stratégie et le management des entreprises d’aujourd’hui.

Qu’est-ce que l’intrapreneuriat ?

Un intrapreneur est un individu qui, au sein d’une entreprise, travaille sur un ou plusieurs projet(s) pouvant être intéressant(s) pour le développement économique de sa structure. Il s’agit donc en quelque sorte d’une personne qui entreprend pour le compte de son employeur et dans le but de faire progresser l’entité qui l’emploie. Le concept d’intrapreneuriat a été inventé au milieu des années 70 aux Etats-Unis et s’est progressivement répandue à travers le monde, notamment en Europe du Nord. Depuis le début des années 2000, l’intrapreneuriat connaît un vif intérêt en France. Les entreprises y voient un moyen de se renouveler en utilisant les compétences et les talents « cachés » de leurs collaborateurs. Les salariés, quant à eux, perçoivent l’intrapreneuriat comme un outil au service de l’innovation et moyen de repenser le fonctionnement organisationnel et les relations intra-entreprise.

Ne pas confondre : L’intrapreneuriat est un concept différent de l’entrepreneuriat, même s’il est vrai que l’intrapreneur entreprend. La différence majeure entre l’intrapreneur et l’entrepreneur est que ce dernier innove pour développer sa propre entreprise et prend donc des risques pour accroître la performance de sa firme. Au contraire, l’intrapreneur, même s’il jouit d’une certaine liberté créative, évolue au sein d’une entreprise et il revient donc au dirigeant de prendre le risque de développer telle ou telle innovation créée par son intrapreneur-salarié.

Beaucoup d’entreprises ont choisi d’utiliser l’intrapreneuriat pour améliorer leur croissance et innover dans un contexte économique de plus en plus concurrentiel. Le groupe américain 3M, par exemple, a opté très tôt pour l’intrapreneuriat et a encouragé ses salariés à innover. Vous ne le connaissez pas ? Vous connaissez pourtant une des inventions issues de sa politique intrapreneuriale : le Post-It ! Il a été inventé au début des années 80 grâce à une succession d’idées issues de la réflexion des salariés du groupe. Ainsi, l’intrapreneuriat favorise l’innovation en prônant le principe que toute idée peut se révéler utile à l’entreprise à court, moyen ou long terme. Une autre firme américaine se développe et innove en mettant en avant le concept d’intrapreneuriat. Cette fois-ci, vous la connaissez à coup sûr ! Il s’agit du géant Google…

Et parce qu’il n’y a pas qu’outre-Atlantique que l’on fait de l’intrapreneuriat, le groupe La Poste ou encore la biscuiterie Poult en sont la preuve. La Poste a mis en place depuis 3 ans un processus d’innovation basé sur l’intrapreneuriat afin de trouver de nouvelles pistes de développement. Les meilleurs projets sont sélectionnés et les intrapreneurs les ayant mis au point peuvent ensuite les développer pour accompagner le groupe La Poste dans sa stratégie d’innovation. La biscuiterie Poult, pour sa part, peut être considérée comme l’une des premières entreprises françaises à s’être intéressée à l’intrapreneuriat. En 2007, alors que l’entreprise connaît des difficultés économiques, les salariés décident de repenser entièrement l’organisation de leur entreprise pour l’aider à surmonter ses difficultés. C’est ainsi que les collaborateurs sont devenus des intrapreneurs en mettant en place une nouvelle structure organisationnelle et une culture d’entreprise, prônant l’autonomie, la collaboration et l’innovation.

 

L’intrapreneuriat : un levier de développement pour les entreprises

A l’heure où le numérique révolutionne l’économie internationale à vitesse grand V, les entreprises recherchent des voies de développement leur permettant de pérenniser leur présence sur le marché tout en innovant par rapport à la concurrence. Le concept de l’intrapreneuriat est ainsi vu comme une solution profitable pour le couple entreprise-salariés. En effet, l’intrapreneuriat permet de faire converger les intérêts de l’entreprise (amélioration de l’offre, diversification d’activité, augmentation du CA…) avec ceux des collaborateurs. Les intérêts personnels des salariés, leurs passions peuvent devenir les moteurs de l’innovation de l’entreprise. Cela s’avère être une richesse pour les entreprises car bien souvent, dans un projet de création ou de développement, les dirigeants et les managers choisissent les équipes avec qui ils ont l’habitude de travailler, sans forcément consulter les idées que pourraient avoir d’autres membres de l’entreprise. Hors, dans une entreprise, il existe parfois des « talents insoupçonnés » chez les collaborateurs et qui peuvent être bénéfiques à l’entreprise.

L’intrapreneuriat est un choix stratégique et managérial offrant la possibilité de repenser l’entreprise dans son intégralité, tout en améliorant la gestion des ressources humaines, la cohésion d’équipe ou encore l’image de marque de l’entreprise. Les entreprises optant pour l’intrapreneuriat peuvent voir un regain d’intérêt des collaborateurs pour les projets de leurs firmes car elles mettent en place une nouvelle vision du travail et incitent les salariés, notamment ceux ayant la fibre entrepreneuriale, à rester. De la même manière, c’est un levier de recrutement de collaborateurs à forte valeur ajoutée qui, sans politique d’innovation collaborative n’auraient peut-être pas choisi de candidater pour telle ou telle entreprise.

L’intrapreneuriat est également un moyen pour les grands groupes et les PME/PMI de créer des équipes de travail sur le mode de fonctionnement des « start-up ». Les projets innovants des salariés sont gérés de manière autonome tout en contribuant à la stratégie générale de l’entité dans laquelle ils ont été pensés.

Pour conclure, il faut préciser que cette démarche d’innovation ne peut réussir qu’à la condition que tous les collaborateurs participent à la réflexion et à la mise en place de l’intrapreneuriat au sein de l’entreprise. Tous les salariés ne seront peut-être pas des intrapreneurs. Cela n’est en aucun cas un point négatif car l’intrapreneur doit mettre sa créativité et sa curiosité au service de l’entreprise parce qu’il en a envie et non par obligation. Il est normal que certains salariés n’adhérent pas aux principes de l’intrapreneuriat, mais rien ne nous dit qu’ils n’auront pas une critique à émettre qui permettra d’améliorer l’activité de l’entreprise.

 

L’innovation collaborative est en définitive une vision d’entreprise qui peut s’appliquer à tous types de structures et à tous domaines d’activité. Alors, pourquoi ne pas réfléchir à la mise en place de l’intrapreneuriat dans votre entreprise ?